Les “Rencontres de la photographie” à Arles sont une étape incontournable de nos déambulations artistiques estivales. Il règne dans cette ville pendant tout l’été une ambiance qu’il faut vivre… Flâneries du corps et de l’esprit, nourris de couleurs et d’histoires.

Et cette 53ème édition avait un goût un peu particulier après une édition 2021, qui bien qu’ayant eu lieu, avait été pesante ; pass sanitaire et masque pour chaque exposition, cela vous rappelle quelque chose ?

Cette année nous a donc permis de retrouver un peu de douceur et d’insouciance, du moins dans l’ambiance générale. Parce qu’en termes de contenu, parmi la quarantaine d’expositions présentées, il y avait du lourd.

The Art Newspaper résume très bien. Les Rencontres “donnent à voir un panorama assez juste du monde dans lequel nous vivons, instable en transition, à la recherche de nouvelles voies…”

Les artistes se font témoins de nos combats actuels : inégalités, questions d’identité, urgence climatique, interrogations sur le soi et le sens…

Nos expositions photos coups de coeur

• Une avant-garde féministe – exposition collective, à la Mécanique générale, riche d’une incroyable diversité dans le témoignage de sentiments partagés.

Comment définir une nouvelle image de la femme ? C’est le propos de toutes ces artistes qui ont chacune cherché à s’approprier ce médium – habituellement réservé aux hommes – pour montrer un quotidien asphyxié par le poids du patriarcat.

« Tortures volontaires – Annette Messager »

« L’invenzione del femminile – Marcella Campagnano »

« Peinture féministe – Anna Kutera »

« Selbst (Moi) – Annegret Soltau »

« Rêve de repassage – Karin Mack »

« Je vous vois – Penny Slinger »

• Chants du ciel – exposition collective au-dessus de Monoprix, entre nuage & cloud

« Buycloud – Noa Jansma »

La propriété et l’exploitation ira-t-elle jusqu’aux nuages ? Et qu’en est-il de l’exploitation des données enregistrées sur le cloud ?

« Marie Clerel – Météo du jour »

Quel temps a-t-il fait en 2019 ?

Grâce à l’usage du cyanotype, Marie Clerel a enregistré la météo de chaque journée de l’année 2O19.

• Dress-Code – exposition collective à la Fondation Manuel Rivera-Ortiz.

Dans cette exposition, une quarantaine d’artistes du monde entier ont posé leur regard sur la question du costume et de l’identité dans le monde. Sanne De Wilde et Bénédicte Kurzen ont travaillé sur la gémellité et on a adoré.

• Katalog de Barbara Wiens chez Photosynthèses, sorte d’autoportrait par l’objet.

Au-delà du projet et des photos, les anecdotes sont craquantes.

• Phoenix de Noémie Goudal à l’Église des Trinitaires

Noemie Goudal se demande d’où viennent nos paysages ? L’œil du spectateur est invité à voyager entre la réalité et la fiction que proposent les décors / montages de l’artiste.

Lee Ufan à Arles

Notre séjour à Arles a aussi été l’occasion d’une découverte, les Alyscamps, où nous avons pu profiter d’un requiem en 13 œuvres. 13 oeuvres spécialement créées par Lee Ufan, pour l’exposition in situ.

Les Alyscamps, qui signifie Champs Elysées en provençal, sont une nécropole qui date de l’époque romaine, au même titre que l’amphithéâtre (ou Arènes), le forum, les thermes…

L’artiste coréen – fondateur du groupe avant-gardiste Mono-Ha (l’Ecole des choses) et associé à l’art minimal – est entré en résonance avec la spiritualité du lieu. Son dialogue avec les sarcophages et les édifices religieux est extrêmement reposant et empreint de poésie et de sérénité.

Déambulations artistiques à la Commanderie de Peyrassol

Sur la route du retour, nos déambulations artistiques nous ont donc mené à la Commanderie de Peyrassol, où nous retrouvons d’ailleurs des oeuvres de Lee Ufan.

La Commanderie de Peyrassol offre un cadre inattendu pour visiter une exposition d’art contemporain à ciel ouvert et nous avons pris plaisir à nous laisser porter entre jardin et vignes.

Le chai est une belle entrée en matière. Le Bistrot de Lou est quant à lui une étape gustative pleine de charme (sous les muriers) et simple, avec en toile de fond deux œuvres d’Antoni Tapies.

Deux œuvres murales qui font partie de nos coups de cœur, de même que : Tel Aviv II de Jaume Plensa, Being de Catherine François, Black Palme de Douglas White, l’Hermès d’Arman, un monolithe iridescent de Gisela Colon et le Pavillon triangulaire de Dan Graham (triangle ou losange ?).

Parmi les conseils, que nous donnons à nos jeunes collectionneurs : exercer son œil fait partie du Top 3.

C’est ce que nous faisons continuellement en visitant expositions, foires, galeries… et l’été, les occasions sont trop belles et trop nombreuses pour ne pas se lancer.

Vous voulez plus d’idées, plus de conseils ? N’hésitez pas à nous contacter.