Le marché de l’art et les multiples : conseils pour collectionneurs et néo-collectionneurs
Les multiples (et éditions limitées) ont-ils leur place dans une collection ? C’est la question que des collectionneurs et néo-collectionneurs nous ont posée à plusieurs reprises et nous la trouvons légitime, nous l’étant nous-même déjà posée.
C’est pour répondre à cette question, et même aller plus loin, en nous demandant par exemple quel est leur juste prix, que nous avons décidé d’écrire cet article.
Au programme, Histoire, technique et juste prix. Bonne lecture !
Qu’est-ce qu’un multiple en art ?
Tout d’abord, il est intéressant de noter que le concept de multiples a été associé aux œuvres tridimensionnelles avant d’être appliqué aux œuvres planes (en 2D).
Le développement des éditions bidimensionnelles multiples a pris son essor à la fin du XIXème siècle, dans une mouvance avant-gardiste, avec en toile de fond, des idées encore débattues et défendues aujourd’hui : celle d’élargir la notion d’œuvre d’art, de la désacraliser. Celle de la démocratiser aussi. Comme précurseur, on pense par exemple au mouvement « Arts and Crafts » (Arts et artisanats) ou au Bauhaus qui défendra aussi le principe d’union entre les Beaux-Arts et les arts décoratifs.
Parallèlement, l’amélioration des techniques de reproduction permet de multiplier ( !) les éditions.
Concrètement, nous en parlions dans cet article sur l’art abordable, un multiple est une oeuvre produite en série, à la demande de l’artiste, selon un cahier des charges défini par l’artiste, et avec, ou non, son intervention.
Multiples & collection d’oeuvres d’art : conseils
Comme nous l’avons vu, le multiple n’est pas une reproduction d’œuvre originale de l’artiste. Au contraire le multiple fait partie d’une démarche. Plus que le savoir-faire artistique – le fameux geste de l’artiste – le multiple valorise ses idées, ses réflexions, le message qu’il veut faire passer…
Ainsi, oui, un multiple a toute sa place au sein d’une collection. Il enrichi – à condition d’être bien choisi – le message global de la collection, puisqu’il en est un fragment de plus.
Y a-t-il un juste prix pour les multiples ?
Au départ, la logique même qui sous-tend la commercialisation de multiples (ou éditions limitées) éloigne cette dernière des principes de vente d’une œuvre unique et originale.
D’un côté, il y a la cote de l’artiste et la rareté de l’œuvre.
De l’autre, il y a une technique de production, des matériaux plus ou moins précieux, un nombre d’exemplaires défini…
Toutefois, comme pour les œuvres originales, un marché s’est développé autour de la vente et la revente de multiples et autres éditions limitées. Qu’il s’agisse de lithographies, d’eaux fortes, de gravures, de photos, … les galeries, les foires mais aussi les maisons de vente leur ouvrent leurs portes.
Il existe donc une cote pour les multiples, et les multiples représentent d’ailleurs une catégorie à part entière sur le site Artprice.
Parmi les éléments à prendre en compte pour déterminer le juste prix, il y a :
- Le nombre d’exemplaires ; plus il est élevé moins le multiple a de la valeur cela semble évident. On préfèrera donc toujours une petite série.
- L’état, surtout sur le second marché !
- L’artiste !
- L’intervention directe de l’artiste *
- La signature de l’artiste, voire celle de l’atelier,
- Le certificat d’authenticité.
- Enfin, il faut avoir en tête que les multiples ne se revendent pas facilement aux enchères !
* L’artiste délègue généralement la fabrication de l’œuvre, qui nécessite un savoir-faire spécifique (on pense aux ateliers de gravures, aux fondeurs…). Dans ce cadre, l’artiste peut néanmoins intervenir manuellement sur certains exemplaires ; on parle d’œuvres réhaussées.
Vous hésitez encore ? N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations
