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L’art au service de l’écologie

Art et écologie

L’art au service de l’écologie

L’homme est devenu une puissance de transformation de la terre, équivalente à celle des phénomènes biologiques. L’anthropocène est de toutes les discussions, de tous les débats. Cela engendre de nombreuses réflexions et questions. Le monde de l’Art n’y échappe pas. Historiquement, on se demande, par exemple, quel a été le rapport entre l’art et la nature. Et, côté avenir, l’art peut-il quelque chose pour la nature ? Quel est son rôle vis-à-vis de l’écologie ?

 

L’art, l’homme et la nature dans l’histoire

Jusqu’au XXème siècle, la nature est représentée selon 2 conceptions :

  • La mimésis, c’est à dire l’imitation de la nature par les arts et la technique,
  • Et l’anthropocentrisme, qui met l’homme au centre de l’univers.

Durant l’Antiquité, et au Moyen-Âge, la flore est un élément d’ornement privilégié.

A la Renaissance, avec l’Humanisme, la nature devient un objet d’étude, et s’appréhende par le prisme de l’œil humain.

Au XIXème siècle, on retrouve un intérêt pour ce qu’elle représente. A la recherche de la beauté perdue. C’est l’heure de gloire de la peinture de paysage.

Au XXème siècle, à partir des années 60, les artistes ne cherchent plus à étudier, imiter ou représenter la nature, mais à créer avec elle. Il s’agit de faire œuvre dans et avec la nature.

 

Alors que, pendant longtemps, l’être humain a cherché à s’émanciper de la nature pour devenir un être culturel, un retour à la nature est-il possible ?

 

L’art écologique, reflet de la conscience d’une Société ?

Art et écologie : montrer

En 1918, Kurt Schwitters se détourne de la peinture traditionnelle, qu’il a étudiée aux Beaux-Arts, et se lance dans l’assemblage / collage de déchets divers. D’éphémère, le déchet devient artistiquement éternel. Dans la même lignée, Arman recycle et donne à voir des instantanés de la vie courante de ses contemporains.

Poubelle des Halles - Arman - Centre Pompidou

Poubelle des Halles – Arman – Centre Pompidou

Le déchet est ici le symbole de la dérive de nos sociétés et, dans ce mouvement de l'”art du déchet”, le message est plus politique et social, qu’écologique.

 

Au travers de son travail, Giuseppe Penone veut, quant à lui, démontrer que l’Homme est nature. L’air qui sort / entre de / dans notre corps fait partie de nous et de la nature.

L’air est rendu visible par le volume qu’il prend (série des Soffi) ou par l’odeur qui envahit nos poumons (Respirare l’ombra).

Nous ne faisons qu’un.

 

Art et écologie : agir

Mais l’art peut aussi se faire plus activiste.

C’est le cas avec les « Tapis Nature » de Piero Gilardi, que l’on adore. Pouvoir s’étendre et se reconnecter à la nature, oui, mais avec une nature achetée au mètre, et façonnée à notre manière, en mousse polyuréthane, contre nature. Le message est clair !

Art et écologie - Tappeto Natura - Piero Gilardi

Tappeto Natura – Piero Gilardi

 

C’est aussi le cas de l’action « Wheatfield a confrontation » d’Agnes Dénes, qui dans les années 80 se bat pour récupérer une parcelle en plein Manhattan, et décide de la rendre fertile. Valorisée à 4,5 Mds de $, elle offrira 158$ de récolte de blé. Des priorités mal placées ?

 

C’est encore le cas de l’œuvre « Blue Fossil » de Julian Charrière.

Il a fait fondre un iceberg pendant 8 heures avec une lampe à gaz pour montrer l’effet dévastateur de l’action humaine sur les temps profonds de la Terre et des glaces.

Autant d’exemples qui montrent que, à la question « l’art est-il le reflet de la conscience d’une société ? », une réponse possible est la suivante : l’art fait voir et, d’une certaine manière, accompagne la prise de conscience. Dans sa prise de position (l’imitation est biaisée par le regard de l’auteur), l’artiste pousse à agir.

NB : ces exemples sont issus du MOOC « Art & Écologie », proposé par le Centre Pompidou, très riche dans sa réflexion et ses illustrations. Nous le recommandons.

 

Art et écologie, à voir

Serait-il donc plus que jamais important d’aller voir de l’art ? En tous les cas, il serait dommage de passer à côté des signaux qui nous sont envoyés. Ludiques, imagés, conceptuels… il y en a pour tous les goûts.

 

L’exposition « Devenir fleur » en cours au Mamac à Nice, passe en revue plusieurs thématiques, qui ont toutes pleur place dans le grand chapitre « art et écologie ».

Il s’agit par exemple de « rechercher une forme de réciprocité, d’égalité avec la nature » (source : catalogue de l’exposition).

Énorme coup de cœur pour le travail d’Odonchimeg Davaadorj.

Art et écologie - Odonchimeg Davaadorj - Enracinés

Odonchimeg Davaadorj – Enracinés

Ou d’apprendre de la capacité de réparation et de résilience des fleurs, avec l’herbier de Tchernobyl d’Anaïs Tondeur.

Art et écologie - Tchernobyl Herbarium - Anaïs Tondeur

Tchernobyl Herbarium – Anaïs Tondeur

Ou encore de rappeler que l’humain est une espèce parmi d’autres, au travers de la dernière partie de l’exposition : « La Botanique du pouvoir ».

Si vous vivez, ou êtes de passage, à Nice, nous vous encourageons à aller déambuler au 2ème étage du Mamac. Jusqu’au 30 avril 2023.

 

Vous voulez plus d’informations et de conseils ? N’hésitez pas à nous contacter.

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Tue ‒ Thu: 09am ‒ 07pm
Fri ‒ Mon: 09am ‒ 05pm

Adults: $25
Children & Students free

673 12 Constitution Lane Massillon
781-562-9355, 781-727-6090