L’évaluation d’une oeuvre d’art : du concret et de l’émotionnel
Evaluation d’une oeuvre d’art : les bases
- Les oeuvres d’art sont uniques et non substituables
De cette double caractéristique découle le fait que leur évaluation appelle la subjectivité. Il ne s’agit pas de biens de consommation dont la décision d’achat ne repose que sur le prix.
Les œuvres d’art sont également des bien rares (donc relativement illiquide) et collectionnables.
Leur valorisation est dominée par le second marché, c’est-à-dire le marché des occasions, à l’inverse des biens de consommation courante.
Et l’art comme investissement, que dire ?
A la différence des actions, obligations et autres fonds d’investissement, les œuvres d’art ont une nature double : elles sont à la fois instrument financier et actif tangible, elles procurent un rendement financier aussi bien qu’un rendement esthétique. Elles ont à la fois source d’enrichissement futur et réserve de valeur.
- Pour évaluer une oeuvre d’art…
… il faut prendre en considération des éléments objectifs et subjectifs.
Les éléments objectifs concernent l’œuvre d’art : ses caractéristiques propres, comme la taille, le medium, le sujet, l’état de conservation, la rareté, … mais aussi l’artiste et le contexte de la vente.
L’ensemble de ces critères, objectifs, permettent d’établir des grilles de prix. Mais ils ne font pas le prix.
A ces derniers s’ajoutent des critères totalement subjectifs, émotionnels en particulier.
Ainsi pour l’évaluation d’une oeuvre d’art, on posera la formule suivante :
Prix d’une œuvre = f(caractéristiques de l’œuvre) + prime inexpliquée
La prime inexpliquée constitue les éléments subjectifs, parmi lesquels la valorisation du rendement émotionnel attendu.
Rendement vous avez dit rendement
La question du rendement intéresse la communauté financière. Et la capacité relative de résistance du marché de l’art au cours des dernières crises financières a fini d’attiser la curiosité des financiers.
Concrètement, le rendement représente la variation de la valeur d’un bien, ou d’un titre, sur une période donnée, et se calcule de la manière suivante :
Rendement = (Prix de vente – Prix d’achat) / Prix d’achat
Cependant, pour ce qui est de l’art, afin d’être plus précis, il faut également prendre en compte des éléments additionnels tels que :
- les coûts de détention, de transaction, le risque de liquidité, l’absence de dividende… du côté des moins,
- les avantages fiscaux et le rendement émotionnel du côté des plus.
Le rendement émotionnel, kezaco ?
L’art a la capacité de nous faire nous évader, sourire, pleurer, réfléchir.
A Montréal, en 2018, le Musée des Beaux-Arts accueillait des patients à qui on avait prescrit de l’art. Depuis, le phénomène s’est étendu.
Bref, l’art fait du bien ! Cet article en parle très bien
Et c’est encore plus fort quand cet art-là fait partie de notre histoire. Quand c’est nous qui l’avons choisi pour partager nos murs.
Des calculs par comparaison ont également été développés pour montrer que le rendement émotionnel ne vient pas du seul bénéfice visuel.
L’art est également un marqueur social avéré.
Lorsque Veblen étudie l’art comme un bien de consommation de luxe, il explique : « In order to gain and to hold the esteem of men, it is not sufficient merely to possess wealth or power. The wealth or power must be in evidence”.
Mais là n’est pas notre propos.
En revanche, si vous êtes un jeune collectionneur en recherche de belles choses, et ayant l’envie d’investir autrement, peut-être est-il temps de demander conseil ?