Le marché du Street Art : du mur dans la rue au mur dans le salon
Le succès du Street Art (et de son marché) ne se dément pas !
Une œuvre de Banksy, une des figures de proue du Street Art, a été adjugée à près de 13 millions de dollars la semaine dernière à New York lors d’une vente chez Sotheby’s.
Le marché du street art ne peut toutefois se cantonner à ces succès médiatiques, bien que ces derniers aient participé à sa reconnaissance dans son ensemble.
D’où vient le Street Art ? Et peut-on le collectionner en dehors de ces grandes ventes ? Ce sont les questions auxquelles nous répondons aujourd’hui.
Le mur : terreau fertile pour l’émergence du Street Art
Les hommes ont toujours écrit sur les murs ; cela a commencé sur les murs des cavernes !
De manière générale, on dira que l’art urbain est engagé, porteur de message. Il peut provoquer, choquer ou émouvoir et ses modes de diffusion sont nombreux.
- Un peu d’histoire
Il n’existe pas de date précise clairement arrêtée pour marquer le début de l’histoire du Street Art tel que nous l’envisageons aujourd’hui. Toutefois, les années 60 aux États-Unis sont généralement considérées comme date butoir ! A ce moment, on parlait de « writing » et les writers avaient à cœur de laisser leur empreinte, par leur signature notamment, qu’ils soignaient particulièrement.
Quelques jolies histoires ; par exemple, celle de Cornbread, writer en herbe, qui a commencé à graffer pour déclarer sa flamme alors qu’il était trop timide pour le faire « en vrai ».
Mais la dimension politique n’était jamais très loin et la seconde moitié du XXème siècle fut, à ce titre, propice, aux USA comme en Europe, avec de nombreux mouvements ayant des revendications multiples (féminisme, guerre du Vietnam, paix dans le monde…).
A partir des années 70, le graffiti évolue et se diversifie. Les dessins apparaissent et les supports se diversifient (notamment sur les wagons). On parle désormais de Street Art plus que de graffiti et de grands noms comme Keith Harring entrent en scène.
En France, il faut attendre les années 80 pour avoir un vrai mouvement avec des street artistes comme Blek le Rat, Jérôme Mesnager, ou MissTic (oui, UNE, Street artiste) puis Jonone, Invaders.
En Angleterre, c’est Banksy qui électrise le marché, à partir des années 90. Aux États-Unis, Obey, que l’on connait notamment pour son poster Hope, réalisé pour le candidat Obama en 2008.
Aujourd’hui, on envisage le marché du Street Art comme un segment à part entière et structuré du marché de l’art, avec ses stars, ses spécialistes et ses aficionados.
Les différentes techniques
Le Street Art se présente sous différentes formes d’art, qui peuvent se décliner dans la rue : le graffiti, le pochoir, le sticker art, la fresque, le dessin, l’installation…
Le pochoir est apparu pour se différencier des graffitis. Banksy, Jef Aérosol, C215… sont des représentants notoires de cette technique.
Le sticker art, c’est-à-dire des autocollants qui portent des dessins ou des messages, s’est aussi développé dans les rues des villes.
L’installation prend aussi son essor dans la rue, comme dans les musées, et bénéficie peut-être d’une meilleure appréhension dans la rue. Le message semble plus direct et moins réservé aux initiés. C’est notre avis !
A mi chemin entre le collage et l’installation, on a les collages photographiques monumentaux de JR !
- Quelles sont les techniques qui ont le vent en poupe parmi les collectionneurs ?
Le Street Art est bien un art qui par définition se créé dans la rue, mais il se décline et peut aussi se collectionner.
Pour une collection classique, les dessins, graffiti, sculptures, photographies et autres tableaux… sont plus faciles à exposer dans son salon. Cela laisse tout de même un large choix.
- Plutôt oeuvre originale ou multiple ?
Une collection étant précisément personnelle et représentative de qui vous êtes, la réponse doit être ce qui fait « Bam » quand vous voyez l’œuvre, sachant qu’auparavant, il pourra être utile d’avoir procédé à une shortlist de « bam » potentiels !
D’un point de vue de la valorisation, l’œuvre originale se démarque mais le prix n’est pas le même que celui d’un multiple. Encore que, l’année dernière par exemple, une sérigraphie numérotée de Banksy (encore lui !) a été revendue à plus de 8 fois son prix en 4 ans.
A noter, qu’en matière de multiple il y a aussi des spécificités à connaître. Nous ferons le point dans un prochain article. En attendant, nous sommes disponibles pour tout conseil concernant le street art, que l’on affectionne aussi.