L’art : décoratif ou engagé ?
L’art est-il juste décoratif ? Ce n’est pas l’avis de nombreux artistes. Picasso dira d’ailleurs à ce propos en 1945 « Non, la peinture n’est pas faite pour décorer les appartements. C’est un instrument de guerre offensive et défensive contre l’ennemi ». En réalité, de l’art comme moyen d’expression à l’art engagé, le formidable pouvoir de l’art repose sur le fait de pouvoir toucher un grand nombre de personnes, et les artistes ne s’y sont pas trompés !
L’art est un moyen d’expression
Les artistes sont des témoins de leur temps et ont le pouvoir, grâce à l’art, de se faire l’écho de ce qu’ils voient.
Il peut s’agir d’un objectif de dénonciation mais aussi d’une volonté d’attirer l’attention.
Parler pour ne pas oublier
Pour certains, c’est un devoir de mémoire. On citera notamment l’artiste Christian Boltanski qui a oeuvré en ce sens toute sa vie.
Parler en son moi-intérieur
Pour certains, l’art est / était une nécessité. Pour exorciser ce qu’ils ont vu ou vécu. Ce sera le cas du peintre de la nouvelle objectivité Otto Dix.
L’art engagé
Qu’on se le dise, l’engagement est fort dans l’art, et il existe même différents types d’engagements : politique, social, environnemental…
D’un point de vue politique, les exemples abondent…
Citons évidemment Guernica de Picasso. Cette frise en Noir & Blanc nous pousse à rentrer dans l’horreur. Il se joue un drame et on ne peut y échapper.
Très récemment, en 2020, Kapwani Kiwanga a obtenu le prix Marcel Duchamps pour son œuvre « Flowers for Africa ». Des reconstitutions de gerbes de fleurs créées à l’occasion des grandes conférences sur l’avenir de l’Afrique, et aussi éphémères que les grandes promesses qui y étaient faites ?
L’engagement social
Dans le domaine social aussi il y a de quoi faire ! Citons les dérives de la société de consommation, les questions raciales, le féminisme, …
Quelques coups de cœur pour chacune de ces causes… et notamment « Ma collection de proverbes » d’Annette Messager, une sorte d’anthologie d’idées reçues sur les femmes, brodées maladroitement sur des mouchoirs blancs, qui nous met face à la vérité de notre société.
Notons par exemple “La femme a les jupes longues, et l’esprit court”…
Que dire des personnages de Keith Haring qui ne veulent pas voir, pas entendre et pas parler… du Sida, dans « Silence = Death » en 1989
Keith Haring – « Ignorance = Fear / Silence = Death” (1989)
Un engagement environnemental, nécessaire !Depuis les années 60, les artistes ne cherchent plus à étudier, imiter ou représenter la nature, mais à créer avec elle. Il s’agit de faire œuvre dans et avec la nature.
Nous en parlions dans cet article https://pointdecollection.fr/art-au-service-de-l-ecologie/
Et de poursuivre, l’art peut aussi se faire activiste.
C’est ainsi que Nicolas Uriburu mit de la fluorescéine dans le grand canal à l’occasion de la Biennale de Venise en 1968, afin d’attirer notre attention sur la malveillance de l’homme vis-à-vis de l’environnement.
Les artistes du Land Art prendront quant à eux parti pour l’environnement et la nature également, mais en décidant de manier le pouvoir esthétique de l’art.
La boucle est bouclée… l’art est esthétique, mais définitivement pas que décoratif.
N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations